Massacrant ses habitants. Mauvais début pour la colonisation. Le roi fit demander par son ministre à linterprète ce qui pouvait nous attirer dans son île, et ce que nous voulions. Linterprète répondit que son maître, qui commandait lescadre, était capitaine au service du plus grand roi de la terre ; et que le but de son voyage était de se rendre à Malucco ; mais que le roi de Massana, où il avait touché, lui ayant fait de grands éloges de sa personne, il était venu pour avoir le plaisir de lui rendre visite, et en même temps pour prendre des rafraîchissements en donnant en échange de nos marchandises. Co École centrale de Marseille Technopôle de Château-Gombert A laube, je donnai ordre dappareiller à la chaloupe de la nef et aux barquettes des caravelles et je men fus vers le nord-est, le long de lîle, pour en voir lautre côté qui était opposé à lest, et aussi pour en visiter les villages. Bientôt, jen vis deux ou trois, dont les habitants venaient tous à la plage, nous appelant et rendant grâces à Dieu. Les uns nous apportaient de leau, dautres différentes choses à manger ; dautres, quand ils voyaient que je ne me pressais pas daller à terre, se jetaient à la mer et en nageant sapprochaient, et nous comprenions quils nous demandaient si nous étions venus du ciel. Et un vieux monta dans ma chaloupe, et dautres à haute voix appelaient tous les hommes et toutes les femmes: Venez voir les hommes qui viennent du ciel, apportez-leur à manger et à boire. Beaucoup dhommes vinrent, et beaucoup de femmes, chacun avec quelque chose, rendant grâces à Dieu, se prosternant et levant les mains au ciel ; et après, à grands cris, ils nous priaient de venir à terre. Mais je craignais dapprocher, ayant vu quun grand banc décueils entourait toute cette île. Ces récifs ménagent un port, assez profond pour toutes les nefs qui sont en la Chrétienté, et dont lentrée est fort étroite. Il est vrai de dire quune fois en cette enceinte on trouve quelques bas-fonds, mais la mer ne sy meut pas plus que leau dans un puits. Pour voir tout cela, je partis ce matin afin de pouvoir donner relation de tout à Vos Altesses, et aussi pour rechercher un endroit où se pourrait construire une forteresse. Et jai vu une langue de terre où il y avait six maisons et qui semble une île, bien quelle ne le soit point mais pourrait le devenir par leffort de deux jours. Toutefois, je nen vois pas la nécessité, parce que ces gens sont fort simples en matière darmes, comme le verront Vos Altesses par les sept que je fis prendre pour les emmener, leur apprendre notre langue puis les renvoyer ; bien que, quand Vos Altesses lordonneraient, Elles pourraient les faire tous mener en Castille ou les garder captifs dans cette même île, parce quavec cinquante hommes Elles les tiendraient tous en sujétion et feraient deux tout ce quElles pourraient vouloir. Plus loin, près de ladite petite île, il y a un verger darbres tels que jamais je nen ai vu de si verts, avec leurs feuilles comme en Castille au mois davril et de mai. Et il y a beaucoup deau. Jexaminai bien ce port, puis je retournai à la nef et je mis à la voile, et je vis tant dîles que je ne savais décider à laquelle jirais tout dabord. Les hommes que javais pris me disaient par signes quil y en avait tant quon ne pouvait les compter et ils men citèrent par leur nom plus de cent. En conséquence, je mefforçai de reconnaître la plus grande et je décidai daller vers elle, et cest ce que je fais. Et de San Salvador cette île est éloignée denviron cinq lieues, les autres davantage et quelques-unes moins. Toutes sont très plates, sans montagnes, très fertiles et toutes peuplées. Et elles se font la guerre les unes aux autres, quoique leurs habitants soient très simples et des hommes de belle allure. Volumineux, est un héritage complexe qui porte sa marque, mais aussi la parole Espagne-Devant les doutes de la cour, quant aux arguments présentés par Colomb, il eut lidée, pour persuader son auditoire que tout était possible, de faire tenir un oeuf debout. La terre était ronde, on pouvait par lOuest retrouver la route des épices de lOrient, aller chercher lor dont parlait Marco Polo et porter lEvangile sur ces terres inconnues. LEldorado était à portée de caravelles. Albert Desbiens Auteur, Denis Vaugeois préface, Histoire des Etats-Unis : Des origines à nos jours, Nouveau Monde Editions, Collection Poche, 2005, 366 pages. Choc et échange épidémiologique : Indiens et Espagnols au Mexique 1520-1596 Au cours du XVIème siècle, les Indiens du continent que lon nomme Nouveau Monde, subisse un Ainsi, de quelque côté que lon se tourne, il est impossible dassigner une origine vraisemblable à la civilisation de lAmérique centrale. Il ny a autour delle que des déserts ou des océans. Son passé est obscur, puisquelle na pas laissé dhistoire authentique. Est-elle exotique ou indigène? Nul ne le saurait dire. La tradition rapporte que des hommes blancs, barbus, sont arrivés à diverses époques ; ces instructeurs providentiels, Votan ou Quetzalcoatl, venaient de lOrient. Il ny a peut-être au fond de cette croyance populaire que le souvenir dun naufrage. Un navire européen aura été jeté à la côte, entraîné par la tempête en dehors des voies habituelles du commerce. Les indigènes auront recueilli quelque jour sur le rivage de lAtlantique des Européens vigoureux, bien vêtus, à demi-noyés peut-être, quils auront accueillis comme des êtres envoyés du ciel. Il ne serait pas extraordinaire que quelques-uns de ces marins, échappés à la mort, se fussent fixés dans le pays, où ils seraient devenus de grands personnages, presque des apôtres. Ainsi naissent les légendes qui se propagent ensuite à la faveur de la crédulité publique. Le roi lui fit dire quil était le bienvenu ; mais quil lavertissait en même temps que tous les vaisseaux qui entraient dans son port pour y trafiquer, devaient commencer par lui payer un droit : en preuve de quoi il ajouta quil ny avait pas quatre jours que ce droit avait été payé par une jonque de Ciam, qui y était venu prendre des esclaves et de lor ; il appela ensuite un marchand Maure qui venait aussi de Ciam, pour le même objet, afin quil témoignât de la réalité de ce quil venait davancer. Linterprète répondit que son maître, étant le capitaine dun si grand roi, ne payerait de droit à aucun roi de la terre : que si le roi de Zubu voulait la paix, il avait apporté la paix ; mais que sil voulait la guerre, il lui ferait la guerre. Le marchand de Ciam, sapprochant du roi, lui dit en son langage : cata raja chita ; cest-à-dire, seigneur, prenez bien garde à cela. Ces gens-là il nous croyait Portugais sont ceux qui ont conquis Calicut, Malacca, et toutes les Grandes-Indes. Linterprète, qui avait compris ce que le marchand venait de dire, ajouta que son roi était encore beaucoup plus puissant, tant par ses armées que par ses escadres, que le roi de Portugal, dont le Ciamois avait voulu parler : que cétait le roi dEspagne et lempereur de tout le monde chrétien ; et que sil eût préféré lavoir plutôt pour ennemi que pour ami, il aurait envoyé un nombre assez considérable dhommes et de vaisseaux pour détruire son île entière. Le maure confirma au roi ce que venait de dire linterprète. Le roi se trouvant alors embarrassé, dit quil se concerterait avec les siens, et donnerait le lendemain sa réponse. En attendant il fit apporter au député du capitaine-général et à linterprète un déjeuner de plusieurs mets, tous composés de viande, dans des vases de porcelaine. Quils ne sont pas seuls au monde. Détranges créatures, venues avec le La célèbre de 1550, entre le philosophe au et évêque de, résume, à elle-seule, le conflit qui opposa partisans et adversaires de légalité entre Indiens et Espagnols. Le débat ne porta pas sur lhumanité des Amérindiens, que les deux penseurs reconnaissaient, mais sur le degré de violence à utiliser pour convertir et coloniser les habitants du. Soulignant lampleur des différences entre Espagnols et Indiens, et confondant altérité et infériorité, Sepúlveda justifia le recours à la violence au nom dune vision dualiste supérieurinférieur; bienmal et hiérarchique du monde inspirée d. Se référant au commandement du, tu aimeras ton prochain comme toi même, Las Casas contesta cette thèse et affirma légalité totale entre Amérindiens et Européens. Pour cela, cependant, Las Casas mit en avant le comportement spontanément chrétien de nombreux Indiens au risque docculter, dans de nombreux cas, la réalité sociale, religieuse et culturelle des sociétés amérindiennes. En réalité, ni Las Casas, ni Sepúlveda ne se libérèrent des jugements de valeurs. Ils ne discutèrent jamais des raisons ayant conduit les sociétés aztèques et espagnoles à avoir des systèmes de valeurs différents. Sepúlveda se focalisa sur les des Aztèques et Las Casas les ignora mais aucun deux ne comprit que cette pratique reflétait, avant tout, un simple retard de développement de des Amérindiens par rapport à celui des sociétés européennes. Cest quoi les richesse qua decouvert christophe colomb en amerique A. E Mourant, et al, The ABO Blood Groups. Comprehensive Tables and Maps of World Distribution, Springfield, Illinois, 1958, p 268-270. de lEtat qui possède des colonies. Cest le début de lexploitation des colonies. BDautres puissances coloniales Bientôt on commença à troquer les verroteries et menus Les Français, les Anglais et les Hollandais participent plus tardivement à la colonisation du monde. Ce témoignage dont loriginal en italien est perdu, a été traduit et imprimé en latin sous le nom de Mundus Novus en 1504 à Augsburg. Les hommes et les femmes sont nus comme au jour où leur mère les En juillet 1502, Colomb quitte la côte sud dHispaniola et part vers louest à travers la mer des Caraïbes. Subitement le 27 juin le vent tournant au nord-est, Colomb change dorientation pour bénéficier de ce vent. Le 14 août 1502, il atteint alors le Honduras sur la côte de lAmérique centrale. Il suit alors, avec des difficultés liées à la direction du vent, la côte en direction du sud. En janvier 1503, Colomb est à Belén au Panamà, où jusquen avril, il exploite sans grand succès des mines dor. Malgré ses navires rongés par les vers et le moral de léquipage au plus bas, il doit quitter Belén le 16 avril, navigue vers lest et atteint le golfe de Darien. Pendant deux semaines, il a navigué le long de côtes qui ne sont quà une centaine de kilomètres terrestres de l. Le 1 er mai il change de direction, et plein nord, regagne la Jamaïque. Les Européens commencent à explorer le continent au détriment des autochtones : à la fin du XIXe siècle, on ne compte plus que 260 000 Amérindiens sur les 2 à 20 millions estimés au XVe siècle sur le territoire des États-Unis actuels. Las Casas, Bartolomé de. Très brève relation de la destruction des Indes. Paris, La Découverte, 1996. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec.